JORAIDU,
- Maud Mérouze
- 30 nov. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 févr.

J’aurais dû ; Trois syllabes qui me sont phonétiquement familières et dont l’écho est récurrent.
J’aurais dû ; Grain de panique, de constat, de frustrations ou t’interrogations causées par le manque de connaissance, d’instruction, de curiosité, d’intelligence ou d’éducation… Peut être par flemme , par habitude, genre « aquaboniste » , par lacheté, sans vouloir prendre de risque... Prise de conscience soudaine de ce que l'on aurait dû faire quand on était plus jeune ... ;)
Qui ne s’est jamais dit : j’aurais dû …? Nous savons tous qu’il faut parfois essuyer quelques échecs pour en tirer une bonne leçon, et s’en relever un peu plus fort. Mais, qu’en est il de toutes ses choses, de ses rêves que l’on a laissé croupir derrière soi ?
Entre l’envie d’une immersion dans un collectif autogéré afin d’en connaitre les méthodes de gestions et de pensées profondes et ce besoin irrémédiable de n’exister que pour soi … (on adorerait vivre les deux)
Deux expériences totalement opposées, qui,
Pour la première,
vous permet d'être fière de vous, naturellement de vous donner bonne conscience, de vous battre, de vous engager, complètement libre dans une expérience totalement inédite, pour une cause chère à votre coeur. Le partage avant tout, l'écoute de l'autre et le don de soi. Transmettre ce que l'on a , ce que l'on est, sans rien attendre en retour, en communauté, vous enrichir humainement, sans mot dire, en sacrifiant votre souffle, vos matins et vos soirs, vos mains , vos gestes, vos nuits, votre regard pour celles et ceux qui vous apprendront leurs rituels, leur culture, leur langue, leur exil, leur effroi ou leur joie.
Pour la seconde,
qui s'élève à porter nos enfants , les aimer , les choyer, les accompagner, les encourager, se battre et défendre leur droit, essayer de les éduquer le plus justement possible, leur parler d' un avenir concret, construire une maison, travailler pour leur assurer un maximum de confort, leur transmettre notre amour, nos convictions, nos habitudes (bonnes ou mauvaises) , les préparer au monde du travail, pour les laisser partir , le plus sereinement possible...
Certes, ces deux fonctionnements divergeants creusent chaque jour un peu plus nos différences , notre façon de penser et nos convictions si opposées provoquent un brin de mépris dans les yeux de certaines personnes.
Accepter que chacun puisse faire un choix plutôt qu'un autre. Sans objection. Sans débat. C'est un droit.
Il y a fort heureusement, des alternatives entre le "chacun pour sa gueule" et "le super collectif ". Je vous laisse le soin de trouver l'idéal dans un juste milieu. Nous savons, de toute façon, que les extrêmes ne sont jamais très constructifs.
Bref, on n’espère pas changer le monde à 50 piges mais on peut espérer devenir meilleur(e) en colmatant les brèches, en soignant ses lacunes en essayant de rattrapper le temps perdu à rester en surface... Je comprends mieux pourquoi certains adultes , jeunes ou séniors, s'impliquent, justement, dans ses collectifs ou ces milieux associatifs qui émergent chaque jour en France. Peut être un réel besoin de n'être plus seul(e), d'affronter la vie à plusieurs, plus délicatement, sans pression financière, sans pression autoritaire. Tout est devenu trop rapide, accélération de la technologie, mutation d'ordre économique et sociale... Difficile de se remettre au pas quand on est submergé par les soucis de son entreprise ou quand on n'est plus actif depuis quelque temps.
Le tout aujourd est hui, est de se motiver à comprendre ce monde de plus en plus dur, restrictif, abusif, en absence totale de cohésion et de crédibilité politique .
Croire en soi, c’est fondamental. Croire au ciel, ça me rassure, mais c'est perso.
Assumer pleinement ses actes manqués, sans regarder derrière soi, ça aide à oublier le "JAURAIDU"
"Joraidu" : c’est aussi le nom d’un pur sang, qui est recalé au dernier rang, l' « outsider » d'une course exceptionnelle à l'hippodrome et qui arrive le premier .... (il faut toujours croire en ceux qui vous paraissent les plus faibles, les "OUTsiders" ).
J'aurais dû ; engagement solennel, éducation rigoureuse, lecture intensive, entrainement sportif, alimentation diététique, pas d’essai, pas d’excès, ouverture d ‘esprit et sourire de rigueur, pas de tabac, pas de gros mots... Zero sens critique, pas de jugement, pas de ricanements, dire oui alors que je pense NON ..., parfois il faudrait !
J’aurais dû ; donner d’avantage aux autre. Oui, mais se chercher, se réaliser et se construire avec foi , détermination et solidité est terriblement chronophage. (ce n'est jamais gagné !)
J'aurais dû ; parfum de regrets, léger goût de défaite, de remors et d'amertume qu'il faut absolument banir de son langage
J'aurais dû : c’est la promesse d'oublier cette consonance, ne plus l' entendre ... Se promettre aussi de remplir d'actions et de pensées objectives le reste de sa vie.
Réaliser que celle ci est bien trop courte pour culpabiliser d’être aller là où le coeur vous a emmené.
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